
2024-Figaro divorce, Odön Von Horvàth

Résumé
La « Grande Révolution » a chassé les nobles de leurs châteaux et les a privés de leurs privilèges. Enjambant une faille spatio-temporelle qui les conduit du 18e siècle aux années 1970, les personnages du « Mariage de Figaro » de Beaumarchais fuient le peuple révolté. Ramenés au statut de simples migrants, ballottés entre les frontières, poursuivis, ils s’efforcent, dans un pays qui n’est pas le leur, de conserver leur train de vie en vendant leurs biens, en attendant un hypothétique retour à l’ordre ancien… Les valets en profitent tant que la situation leur est favorable, mais quand l’argent vient à manquer, quand ils ne peuvent plus profiter de leurs maîtres ruinés, ils doivent se résoudre à partir… Figaro « citoyen du monde », autrefois vif et léger pouvait se permettre d’être impertinent tant qu’il était protégé. Quoique valet, il menait une vie confortable aux dépens de ses maîtres. Libéré de cette servitude volontaire, le progressiste s’est converti en petit-bourgeois conservateur. La révolution a bouleversé l’ordre du monde. Émancipé, le valet doit gagner sa vie, se compromettre pour conquérir la clientèle de la petite ville de Bavière où il est redevenu barbier.
La pièce de Von Horváth est l’histoire du passage de l’ancien régime a une société bourgeoise. La révolution n’a pas été, malgré l’abolition des privilèges, une victoire du peuple. Elle a vu le remplacement d’une société aristocratique injuste par une société bourgeoise mesquine où l’auto-exploitation remplace la servitude et où l’hypocrisie, le faux-semblant, les rumeurs, le racisme ordinaire tiennent lieu de vie sociale.
J’ai choisi cette pièce parce que les problèmes de la Révolution et de l’émigration sont intemporels, parce qu’elle pose des questionnements sur les notions de liberté et de justice dans une suite de scènes teintées d’un humour doux amer… J’ai choisi de situer l’action dans les années 1970 quand, après les « trente glorieuses », au terme d’une période de prospérité inégalée, éclatent des révoltes spontanées, anti-autoritaires, de nature à la fois sociale, politique et culturelle, contestant une société embourgeoisée, consumériste… Dans une scénographie épurée, errent les personnages dans un nouveau monde, revendicatif, bruyant et coloré qui fait contrepoint avec le texte amer de Von Horváth.
Mise en scène et scénographie
Wahid Chakib
Distribution
Olivier Atteia, Martine Cador, Floréal Daniel, Marc Joliot, Stéphanie Krisa, Sylvie Landrit, Fabienne Lastère-Itçaina, Bruno Le Nédic, Michel Merle, Anne-Laure Merlette.
1 Représentation
- 28 juin, Festival de théâtre en Oléron (CAES)