03/07/2018

Écrire en s’inspirant de la musique de Rossini  : Guillaume Tell (l’ouverture)

La cérémonie, avec défilé à cheval, a eu lieu ce matin. Les officiels sont arrivés en train, dans le tourbillon d’une locomotive à vapeur toute rutilante, dernier modèle  ! Maintenant, le village est en fête  ; une ronde d’enfants s’est formée sur la place, bientôt suivie d’une course poursuite mêlant leurs cris joyeux aux chants d’oiseaux. On n’entend même plus le ruisseau qui court en contrebas du village. Un couple, de retour d’une promenade dans la campagne environnante, chantonne une berceuse espagnole à son enfant endormi. Ils ne semblent pas gênés par le bruit joyeux alentours.

L’atmosphère était lourde et triste au château. La naissance tant attendue du premier enfant s’était mal passée et la jeune femme n’avait pas survécu.

Son mari arriva joyeux et impatient, courant jusqu’à la chambre, ne remarquant pas les visages sombres autour de lui. L’annonce du drame l’anéantit. La douleur, la révolte et la colère se mêlèrent en lui en un tourbillon sauvage qui le dévastait de l’intérieur.

Mais bientôt, il se tourna vers l’enfant, le prit dans ses bras et ce petit corps chaud et palpitant commença de l’apaiser comme par enchantement. L’espoir renaissait dans son cœur.

Vingt ans plus tard, on donna un magnifique bal au château en l’honneur du garçon pour son anniversaire.

Joëlle